Croyances religieuses, morales et éthiques
dans le processus de construction européenne

 

DONNER UNE «ÀME » À L’EUROPE ?

 

« L'appel à donner une âme à l’Europe, lancé par Jacques Delors au début des années quatre-vingt-dix, marque un effort pour mettre en marche le dialogue sur le sens du projet européen. Comme l'expliquaient à l'époque les responsables de la Commission européenne, il s'agissait d'une tentative pour donner à la construction européenne une signification plus profonde que celle dont elle jouit jusqu'ici auprès de l'opinion publique. Ce n'est pas par hasard si cette question du sens surgit dans le débat sur l’Europe au moment même où interviennent les deux grands événements qui ont profondément marqué les années quatre-vingt-dix : l'effondrement du mur de Berlin et le passage vers l'union politique, incarné parla difficile ratification du traité de Maastricht. Si l'Union européenne vent être plus qu'un marché unique, si elle veut s 'ouvrir à l'Europe centrale et orientale sans ralentir sa course, elle doit offrir à ses citoyens un horizon du sens, elle doit faire appel à leur imaginaire et ne plus être perçue comme un projet de technocrates, une bureaucratie gestionnaire sans âme. »

Ainsi commence l'article de Wojtek Kalinowski, intitulé « Les institutions communautaires et « l'âme de l’Europe » La mémoire religieuse enjeu dans la construction européenne. »

Cette petite brochure du Commissariat au Plan
est éditée par La Documentation française

 

Si tous les articles, qui reprennent les interventions d'un séminaire qui s'est tenu en mai 2001, ne sont pas d'égal intérêt ce document est pourtant intéressant, notamment pour les établissements confessionnels.

 

L'ouverture vers l'Est de l'Europe exige de prendre en compte une composante supplémentaire du christianisme : l'orthodoxie que nous connaissons mal Les événements du 11 septembre 2001 ont souvent mis à mal les avancées pour une meilleure connaissance entre le christianisme et l'islam dans les pays occidentaux. Comment créer du sens dans une Europe aux religions variées sans provoquer des querelles et des replis, sans attiser les intégrismes ? Ce sont bien les générations que nous côtoyons qui seront en charge de ces questions. Peut-on les priver d'une réflexion à ce sujet ?

 

Il était facile de se trouver une identité dans un monde bipolaire qui opposait capitalisme et communisme. Aujourd'hui, beaucoup se sentent menacés dans leur identité par manque de repères. Avant, on s’y retrouvait facilement quand la question principale était « Dans quel camp êtes-vous ? ». Maintenant, beaucoup de personnes se sentent menacées dans leur identité car la question est devenue « Qui êtes-vous ? ». Et l'on remarque que face à la crise ce sont les liens du sang et les croyances, la famille et la foi, qui servent de refuges.

 

Ce repli identitaire active les nationalismes, les régionalismes et le développement des sectes. Pourtant, l'aspiration des hommes est bien souvent l'amour et la fraternité. C'est également le message des monothéismes, Coran compris. Pourquoi donc ces grandes religions ne peuvent-elles plus être facilement entendues sur ce sujet ?

 

Dam les antagonismes actuels, il y a les facteurs économiques, culturels et politiques. Le facteur religieux, sans être le principal, y tient une place dont il serait dangereux d'oublier l'importance pour une construction européenne harmonieuse et humaniste.

Quand nous parlons de religion aux jeunes, avons-nous un langage oecuménique ou intégriste ?

 

André Pignol